Les réimplanter

Les plantes messicoles peuvent être implantées en milieu agricole ou dans des espaces verts. Les implanter  permet de renforcer des populations existantes, de sensibiliser le public ou de mettre en place des aménagements agroécologiques à vocations paysagère et fonctionnelle.

Adaptées aux sols et aux conditions climatiques locales, les plantes messicoles nécessitent moins de soins et d’arrosage que les variétés horticoles et fleurissent dans une vaste gamme de tailles et de couleurs. Leur cohabitation ancestrale avec les insectes les rend plus attractives pour une large variété de pollinisateurs et plus accueillantes pour la biodiversité en général.

A condition d’utiliser des graines d’origine locale garantie !

Avec la marque collective Végétal local, les semences de base sont prélevées dans le milieu naturel de votre territoire. Et la production est garantie d’origine locale. L’objectif est de garantir la traçabilité des végétaux et la conservation de leur diversité génétique afin d’avoir sur le marché des gammes adaptées pour la restauration des écosystèmes et des fonctionnalités écologiques.

 

 

 

Déterminer le meilleur emplacement

Dans les endroits où la végétation spontanée est déjà fleurie et diversifiée, dans les prairies naturelles par exemple, semer des plantes messicoles serait contreproductif d’un point de vue écologique et économique.

Il est possible d’ensemencer une parcelle entière ou d’implanter seulement une bande. Dans les deux cas il est conseillé de choisir une zone ensoleillée qui n’a pas été soumise à des traitements herbicides fréquents car cela pourrait compromettre la réintroduction des plantes messicoles.

L’installation de plantes messicoles convient en règle générale à tous les types de sol, acide ou basique (en fonction des espèces), pauvre à modérément riche en nutriment. Le sol doit néanmoins être léger, bien drainé et remanié annuellement.

 

Choisir les espèces à (ré)implanter

Semer une espèce messicole seule est envisageable mais il est plus intéressant d’un point de vue écologique et paysager de les semer en mélange de plusieurs espèces. Plus le mélange est complexe plus le risque de ne pas voir s’exprimer toutes les espèces est important du fait de la concurrence entre espèces. Il est donc recommandé de ne pas choisir plus de 10 espèces pour composer votre mélange.

Le choix des espèces s’effectue en trois temps, un premier pendant lequel il est indispensable de définir et hiérarchiser les objectifs du projet. Puis un deuxième temps pour prendre en compte le contexte. Humidité, ombrage, pente, nature des sols, sont autant de facteurs à considérer. On cherchera à se renseigner si des inventaires ont été faits dans la région pour connaître les espèces rencontrées localement et dans le même type de sol que le terrain d'implantation. Enfin le dernier vise à adapter ses choix selon les ressources disponibles et les coûts.

Les producteurs semenciers engagés dans une démarche de valorisation de la flore sauvage et locale seront à même de vous fournir des conseils pour le choix des espèces. Solliciter leurs avis en amont du projet permet de vérifier la disponibilité des végétaux.

 

Préparer le sol

Un travail superficiel et annuel du sol est nécessaire à la présence des plantes messicoles. La réussite de l’implantation dépend de la qualité du lit de semence et de la maîtrise de l’enherbement.

1. Eliminer la végétation sur friche ou espace vert

Il faut éliminer les adventices déjà présentes en septembre avec un tondobroyeur ou un girobroyeur et passage de râteau pour exporter les résidus.

2. Réaliser des « faux semis »

Sur sol agricole comme en espace vert, il est possible de réaliser un faux semis si besoin. L’objectif est de réaliser un travail du sol favorable à la germination des adventices pour les détruire ensuite par un travail superficiel du sol. Preparer le sol à l'aide d’outils à dents ou à disques en septembre pour obtenir une surface favorable à la germination puis éliminer les plantules germées avec un déchaumeur à disque, une herse de déchaumage ou un cultivateur léger en octobre avant le semis.

3. Préparer le « lit de semences »

Effectuer un dernier passage mécanique superficiel et rappuyé ( au rouleau) pour finaliser la préparation du sol avant le semis.

 

Semer des plantes messicoles

Le semis se réalise entre septembre et octobre pour permettre aux plantules de se fortifier avant les gelées. Le semi de printemps peut aussi être efficaces si les conditions météorologiques permettent un développement des plantules suffisant avant les sécheresses de l’été.

Il peut s’effectuer de manière mécanisée à l'aide d'un semoir ou de manière manuelle à la volée.

Indépendamment de la manière choisie, il faudra s’attacher à semer les graines de plantes messicoles en surface ou jusqu'à 1 cm de profondeur, au delà, les levées se feront plus difficilement. A la suite du semis rappuyer le sol à l’aide d’un rouleau afin d’améliorer le contact sol/graine.

Pour faciliter le semis et obtenir un mélange homogène mélanger les graines à un composant inerte (de type sable ou semoule).

Les plantes messicoles sont adaptées à un climat sec et ensoleillé et à des sols pauvres. L’emploi d’intrants et l’apport d’eau ne sont pas nécessaires. L’usage d’herbicides est à proscrire. Il est également important de limiter l’application d’insecticides car la pérennité de ces espèces est assurée au moins en partie par leurs pollinisateurs.